La VIe armée, anciennement armée du Pô, est envoyée en Sicile en février 1941 pour organiser la défense territoriale et côtière du sud de l'Italie.

Ezio Rosi en prend le commandement, puis est remplacé en février 1943 par Mario Roatta. Le 9 mai 1943, Roatta publie une circulaire controversée proclamant : "Strictement, confiants et fraternellement unis, vous, fiers Siciliens, et nous, soldats italiens et allemands des FF.AA. Sicile, prouverons à l'ennemi que nous ne passerons pas par là".

Le 30 mai, Roatta, nommé chef d'état-major de l'armée, est remplacé par le général Alfredo Guzzoni. Celui-ci choisit le colonel Emilio Faldella comme chef d'état-major et le prince Giovanni Moncada (révélé plus tard comme un espion britannique) comme aide de camp.

Le 4 juin, le décret de militarisation du territoire sicilien est publié dans la "Gazzetta del Regno" et tous les pouvoirs sont dès lors transférés au commandement militaire. La semaine suivante, Guzzoni patrouille dans les défenses, revient dépité et signale au commandement central les nombreuses lacunes.

Le 26 juin, les généraux allemands Kesselring et von Senger se rendent à Enna pour rencontrer Guzzoni, qui demande en vain des renforts allemands dans le sud-est. Le matin du 10 juillet à 01h09, Guzzoni décrète l'état d'urgence sur l'île mais est bientôt soumis aux ordres du nouveau commandant allemand, Hube.

Le général britannique Montgomery confie au XXXe corps de Leese la tâche d'avancer le long de la route nationale 124 Siracusana, à travers les montagnes Iblei, en direction d'Enna, pour tenter de déborder les forces allemandes sur la droite et d'occuper l'important carrefour routier. En réalité, le général américain Patton fait avancer le 2e corps d'armée de Bradley, avec les 45e et 1re divisions, en direction d'Enna.

Le 16 juillet, la retraite italienne d'Enna commence. La 1re division du général américain Terry Allen arrive le 20 juillet au matin, légèrement en avance sur les troupes britanniques. À Enna, les soldats du Regio Esercito (Armée royale), en majorité des réservistes, chargés de surveiller les zones sensibles, ne parviennent pas à maintenir l'ordre public. Les entrepôts et dépôts militaires de la "Provvida" et de la "Colombaia" sont attaqués.

L'action confuse des civils provoque également l'explosion de la "Polveriera della Misericordia" (fabrique de poudre), entre Enna et Calascibetta. Guzzoni est destitué, arrêté et jugé comme traître par la RSI (République sociale italienne), mais il est sauvé par les forces allemandes.