Le 27 juin 1943, lors de la préparation des troupes américaines au débarquement en Sicile, le général Patton a prononcé un discours à Comberwell devant les officiers de la 45e division d'infanterie. Certains passages étaient très explicites, demandant de ne pas faire de prisonniers et de tirer même si les ennemis s'étaient rendus, "sans se soucier de leurs mains levées".

Immédiatement après le débarquement en Sicile, le 180e régiment de la 45e division se dirigea vers l'aéroport de Biscari (aujourd'hui Acate). Après d'intenses bombardements, l'aéroport est encerclé et, le 14 juillet 1943, les défenseurs se rendent.

Certains aviateurs italiens sont abattus sur ordre du sergent Horace T. West de la compagnie A et du capitaine John T. Compton de la compagnie C. La célèbre athlète allemande Luz Long, amie de Jesse Owens, qui avait participé aux Jeux olympiques de Berlin en 1936, est également décédée à ce moment-là. Plus de 90 personnes ont été tuées : 76 prisonniers de guerre italiens, quatre artilleurs allemands et douze civils.

Le général Omar Bradley est informé de l'incident et ouvre une enquête. Les auteurs sont identifiés et jugés, et tous deux remettent en cause le discours du général Patton.

West est condamné à la prison à vie, puis rétrogradé et réintégré dans ses fonctions. Il décède en janvier 1974. Compton est acquitté par la cour martiale. Transféré au 179e régiment d'infanterie, il meurt le 8 novembre 1943, près de Monte Cassino.

Le 5 avril 1944, lors d'une conversation avec l'inspecteur du ministère de la Guerre sur les événements de Biscari, Patton admet avoir prononcé un discours assez sanglant, mais qu'il l'a fait pour stimuler l'esprit combatif de la 45e division d'infanterie. Il nie cependant avoir incité au meurtre de prisonniers. Les crimes de guerre commis en 1943 en Sicile ont fait l'objet de nombreuses dénonciations aux États-Unis, tandis qu'en Italie, une enquête a été ouverte en 1947, puis étouffée. En 2005, l'enquête a été rouverte .

Le 14 juillet 2012, une plaque de marbre a été posée à Santo Pietro pour commémorer les noms de tous les soldats italiens tués lors du massacre.