Le 11 janvier 1945, la Compagnie A du 312e Génie U.S. subit une lourde perte à Libramont. Alors qu'ils recevaient des instructions chez Marcel Moreau, une explosion accidentelle détruisit la maison et les bâtiments avoisinants. La banque Legros et la quincaillerie Picard furent également endommagées. L'explosion, attribuée à l'incapacité des explosifs des mines à résister au froid, causa la mort de 16 soldats et blessa 13 autres. Cinq victimes reposent au cimetière américain de Hamm. 26 civils, secourus par un officier du 549e Bataillon Antiaircraft Artillerie, furent également blessés.

Le 24 décembre 1944, une escarmouche éclata à la rue des Alliés. Dans la caserne convoitée par les Allemands, des soldats, arborant des tenues américaines et allemandes, interrogèrent des jeunes filles sur la présence américaine à Libramont. Découverts, une fusillade éclata près de l'Union Coopérative. Des renforts américains repoussèrent les soldats allemands déguisés, laissant un mort et deux prisonniers. Trois Allemands s'échappèrent dans une jeep, laissant un véhicule et un mort sur place.

L'incident du 11 janvier 1945 résulte de spéculations sur la résistance des explosifs au froid intense. Les avertissements des chimistes de l'armée n'avaient pas atteint les troupes, le QG supposant que la guerre serait finie avant l'hiver. On découvrit plus tard que, pendant l'hiver 44-45, de nombreux camions chargés de mines explosèrent en Europe en raison de la combustion spontanée ou de la cristallisation de l'explosif par le froid.

Malgré la tragédie, la mémoire de ces événements reste préservée à Libramont, rappelant le sacrifice des soldats et les conséquences inattendues de la guerre dans cette petite communauté.