En février 1945, plusieurs communes bruxelloises décidèrent d'adopter une commune touchée par la bataille des Ardennes. Le but était d’aider ceux qui avaient tout perdu. Par exemple, la Ville de Bruxelles adopta Stavelot et Saint-Vith, Molenbeek-Saint-Jean, Saint-Hubert, Watermael-Boitsfort, Trois-Ponts ou encore Woluwe-Saint-Lambert qui aidait Nassogne. L'aide fut fournie sous forme de dons en nature ou de collecte de fonds. Les enfants des zones sinistrées furent parfois accueillis par des familles dans les communes d'adoption. La Province de Flandre occidentale, elle-même largement soutenue après la Première Guerre mondiale, adopta à son tour la Province de Luxembourg. Certaines de ces adoptions se poursuivirent au fil du temps. L’une des plus connues est sans doute celle qui relie Schaerbeek à Houffalize. La petite ville a particulièrement souffert pendant la Bataille des Ardennes. Réoccupée par les troupes allemandes le 19 décembre, elle fut bombardée trois fois par les Alliés. Sur les 346 bâtiments de la région, 258 furent complètement détruits et 78 partiellement endommagés. 189 civils perdirent la vie. La petite ville, ou plutôt ce qu’il en restait, fut libérée le 19 janvier 1945.

La commune de Schaerbeek s'avéra particulièrement active. Début mars, le maire et ses adjoints se rendirent sur place, apportant des vêtements, des couvertures, des ustensiles ménagers, des médicaments et du savon. En mars, le personnel municipal organisa une grande fête. Plus de 400 000 francs belges furent collectés, un geste particulièrement bienvenu.

L’histoire ne s’arrêta pas là. En 1952, les deux municipalités décidèrent de se jumeler. A cette occasion, la rue du Haut-Pont devint la rue de Schaerbeek. Dix ans plus tard, une place du nom Houffalize fut inaugurée à Schaerbeek. Pogge, un paysan un peu maladroit. mais extrêmement sympathique, a maintenant une statue à Houffalize. Chaque année, la petite ville ardennaise envoie également à Schaerbeek le sapin de Noël qui orne la place de la ville de Schaerbeek.