Fils du Borinage industriel et enfant d’authentiques prolétaires, René Noël s’élève dans l’entre-deux-guerres, à force de travail, jusqu’à la classe moyenne intellectuelle et administrative, enseignant à l’Ecole moyenne de Mons et accédant à la direction d’une Ecole du soir tout en assumant une activité de syndicaliste socialiste. Rallié au communisme au début de l’Occupation (1941) par hostilité foncière envers l’occupant, il devient rapidement cadre dirigeant du Front de l’Indépendance dans sa région puis dans l’ensemble de la province (fin 1942), avant de figurer à partir de 1943 à la direction nationale du Front de l’Indépendance. A ce titre, il va figurer parmi les concepteurs du « Faux Soir », parodie très bien orchestrée du principal quotidien collaborationniste et qui fera rire toute la Belgique au détriment des nazis et de leurs satellites locaux. Une fois le pays libéré, il travaillera comme cadre supérieur au sein des ministères gérés par les communistes avant d’exercer une série de mandats politiques, soit comme conseiller communal et échevin, soit comme conseiller provincial et comme sénateur (1950-1974). Fidèle à son parti tout en se montrant prudemment critique envers ses tendances « staliniennes », bien implanté dans son terroir, il réussira à mener parallèlement une carrière professionnelle honorable (comme directeur de l’Ecole industrielle et commerciale de Cuesmes/Mons) et un parcours politique non moins honorable, s’efforçant même au début des années ’70 de mettre sur pied, avec l’Union Démocratique et Progressiste, un vaste rassemblement « de gauche » pour essayer de redynamiser son cher Borinage. Si cette tentative de rénovation politique tourna court, René Noel, personnalité incontestablement courageuse, imaginative et de fort caractère, conserva jusqu’au bout l’estime de ses concitoyens, bien au-delà des cercles communistes. Avec le soutien de la Fédération Wallonie-Bruxelles et en partenariat avec CEGE-SOMA.