Luxembourg
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La nouvelle de la libération de Paris se répand parmi les Luxembourgeois. Avec le succès des Alliés en Normandie et leurs avancées rapides, ils croient que la libération va bientôt avoir lieu.
Le 3 septembre 1944, une patrouille américaine est aperçue près de Burmerange, à la frontière franco-luxembourgeoise. Ce n'est que six jours plus tard que les premiers éléments américains de la 5e division blindée américaine pénètrent au Luxembourg à Pétange, sans rencontrer de forte résistance allemande. Des citoyens joyeux remplissaient les rues en agitant des drapeaux luxembourgeois et en acclamant les soldats américains dans leurs jeeps, leurs half-tracks et leurs chars d'assaut. Des jeunes filles offrent des fleurs et des baisers aux soldats américains. Les Luxembourgeois en liesse pleuraient quand, après quatre années de terreur, le soleil de la liberté commençait à briller à nouveau.
Un jour plus tard, la même division américaine libère la capitale, Luxembourg City, et ramène le prince héritier Jean. Le prince héritier Jean est alors lieutenant dans les Irish Guards. Son père, le prince Félix, est également présent, à la grande surprise de milliers de Luxembourgeois.
L'avancée américaine se poursuit vers le nord et l'est, en direction de la frontière allemande. Le 11 septembre, plusieurs villes et villages des Ardennes luxembourgeoises sont libérés. Un soldat américain, membre d'une patrouille de reconnaissance, traverse également l'Our à Stolzembourg. Il est le premier à fouler le sol de l'Allemagne continentale. Les Allemands sont alors en retraite organisée et n'opposent pas une grande résistance. Ils détruisent des ponts et tentent de ralentir l'avancée américaine à l'est, à l'approche du "Westwall".
Le 14 septembre, l'ensemble du territoire luxembourgeois est aux mains des Américains. Partout, des Luxembourgeois reconnaissants accueillent leurs libérateurs américains et admirent leurs véhicules. Malgré la barrière de la langue, de nombreuses rencontres ont eu lieu au cours de ces journées mémorables de septembre. Les troupes américaines sont cantonnées dans les villes, les villages et les hameaux le long de la frontière germano-luxembourgeoise. Leur présence et l'attitude passive des forces allemandes, qui se sont repliées dans leur pays au cours des semaines suivantes, ont rassuré la population luxembourgeoise sur la fin de la guerre. Cette conviction était probablement également partagée par leurs libérateurs américains, désormais en position défensive et cantonnés dans un Luxembourg calme et accueillant. Au début de l'année 1945, ils pensaient peut-être pouvoir enfin rentrer chez eux. Malheureusement, ce ne fut pas le cas.